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Télétravail : la nouvelle règle ?

 

Jusqu’à quel point le nouveau coronavirus a bousculé nos habitudes professionnelles ? Quels changements a t-il entraîné dans le quotidien des employés? Comment poursuivre l’activité professionnelle sans se rendre physiquement sur le lieu de travail ? Les réponses à ces questions convergent vers un même mot : le télétravail.

 

Il y aura à n’en pas douter un avant et un après Covid 19. Dans le lot des changements imposés par la pandémie, le travail figure en bonne place. Et cela avec une telle évidence que le syndicat Unia leur a consacré une page entière de son site internet. Car oui, les changements sont nombreux et les défis qu’ils soulèvent, énormes. Selon un article paru dans l’édition du quotidien Le Matin en date du 24 avril dernier, 1,85 millions d’employés ont déposé une demande de chômage partiel, soit 36 % des personnes actives. En seulement cinq semaines (du 15 mars au 23 avril) le nombre de demandeurs d’emploi est passé de 118’000 à 153’000. Certaines entreprises sont parvenues à limiter la casse en se tournant vers d’autres manières de travailler. Cela a eu pour corollaire l’explosion du télétravail. Pas seulement en Suisse mais au niveau mondial.

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L’avènement du télétravail 

Les contacts professionnels à distance - téléconférences, e-mails, appels téléphoniques - n’ont jamais été autant utilisés. Covid 19 oblige, les émissions télévisées faisant appels à des invités ou des experts utilisent Skype. Certaines sont même nées du confinement, a l’instar de cette émission de cuisine sur M6 où de nombreuses familles sont montrées en direct suivant les directives d’un chef pour réaliser ses recettes.

Il va sans dire que les technologies permettant les échanges à distances tirent largement leur épingle du jeu. Ainsi, selon la revue numérique le Siècle Digital l’application de Microsoft Teams, qui offre à la fois un service de messagerie et de visioconférence a gagné 12 millions de nouveaux utilisateurs à la fin du mois de mars. Elle totalise désormais 44 millions d’utilisateurs. La revue nous apprend également que le trafic internet a connu une hausse de 70 % dans le monde entier, du fait des différentes mesures de confinement à l’œuvre dans tous les continents.

Selon Jared Spataro, responsable de compagnie Microsoft 365, chez Microsoft : «après la crise, il est clair pour moi qu’il y aura une nouvelle normalité. Si vous regardez ce qui se passe en Chine et ce qui se passe à Singapour, les gens ne retournent pas au travail comme si de rien n’était. Il y a différentes restrictions et de nouveaux modèles de travail. Je suis convaincu que le télétravail va enfin se démocratiser».

Les points noirs 

Mais une question demeure : celle des dépenses personnelles du travailleur dans l’accomplissement de ses tâches. En effet, l’employé utilise son électricité, son téléphone et ses propres locaux dans le cadre de son exercice. Des dépenses qui peuvent être conséquentes sur le long terme. Unia précise qu’il appartient au chef d’organiser le travail de manière appropriée et de fournir les instruments nécessaires. Madame Olivia Guyot Unger, directrice du service assistance juridique et conseils de la fédération des entreprises romandes Genève (FER Genève) est claire sur le sujet : «l’entreprise devra rembourser une partie des frais de téléphone, et de location aussi, puisque le collaborateur travaille dans une pièce de son domicile. Mais cela peut être fait de façon rétroactive dans un délai raisonnable, disons dans les dix prochains mois.» 

Une seconde question est celle des conditions de travail à domicile. Un parent court le risque de se faire déranger par ses enfants. Il faut donc une certaine rigueur dans l’organisation personnelle et un certain nombre de moyens (une pièce supplémentaire à disposition). À cela s’ajoute le fait que l’employeur ne peut pas savoir si une baisse des performances du travailleur est liée au travail depuis le domicile. Tout se base donc sur la confiance.

 

De nombreuses entreprises ayant à nouveau rouvrir depuis le 11 mai 2020, il est pertinent de se demander si elle vont permettre aux employés de continuer à travailler depuis leur domicile ou si cette situation n’était que contextuelle et passagère. La question mérite d’être posée et la réponse de Sparato est sans équivoque : «Je pense vraiment que ce sera un tournant dans notre façon de travailler et d’apprendre, parce qu’il y a des choses très concrètes qui se passent et qui feront que nous ne reviendrons jamais à l’ancienne manière de faire ».

Jean M.

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